Ethique et Neurochirurgie

, par  Manuel LOPES , popularité : 3%

**LES MALADIES DEGENERATIVES : PARKINSON ET GREFFE EMBRYONNAIRES

La maladie de Prakinson est une maladie dégénérative et par définition, non curable. Elle affecte une population jeune puisque l’âge moyen de survenue est de 60 ans. C’est alors que la déchéance physique puisque le malade sera contraint au quotidien, mais aussi psychologique, vont générer un véritable handicap, que les traitements médicaux vont pallier un certain temps. Les techniques neurochirurgicales de stimulation sont actuellement bien codifiées et parfaitement intégrées dans l’arsenal thérapeutique, mais malgré tous les progrès, certains patients échappent à cette prise en charge. Une technique de recherche qui consiste à injecter des cellules embryonnaires a alors été proposée : il s’agit de recueillir des cellules du mésencéphale de l’embryon recueilli lors d’une IVG et d’implanter ces cellules chez le patient parkinsonnien.
Plusieurs problèmes sont alors soulevés :

  1. le consentement : il est demandé à la parturiante une autorisation d’utilisation de son embryon : est-ce que la fin justifie les moyens ? Ne vient-on pas greffer un stress supplémentaire à cette femme qui réalise cet acte dans la détresse le plus souvent ? Inversement, pour celles qui confonde IVG et contraception, n’est ce pas lui donner bonne conscience dans la mesure où elle participe par son acte, à l’évolution de la sacro science ?
  • le statut de l’embryon : si l’embryon ne devient réellement quelqu’un qu’à la naissance, puisque ce n’est qu’à la naissance que l’état civil nous reconnaît, quel est son statut jusque là ? Depuis une jurisprudence récente, les fœtus mort-nés de moins de 22 SA peuvent être enregistrés à l’état civil, et bénéficier d’une sépulture. Pour nombre de religions, dont la religion catholique pour ne citer que celle ci, la Vie est sacrée, et elle existe dès la fusion des gamètes du père et de la mère. Dans cette conception, l’embryon est une personne à part entière et son utilisation n’est donc pas autorisée. C’est pourquoi, la recherche sur l’embryon est extrêmement encadrée, en grande partie parce que le flou persiste autour du statut de l’embryon.
  1. le patient parkinsonnien : plusieurs aspects seraient à développer mais nous nous limiterons à deux thèmes : celui de l’acceptation de participer à ce genre d’études et au vécu de cette greffe très particulière (11). En effet, cette technique n’est proposée qu’à une population qui échappe aux thérapeutiques traditionnelles. De fait, nous sommes face à un patient qui est confronté à une telle dégradation, de laquelle dégradation il est parfaitement conscient, qu’il serait prêt à tout. On pourrait se poser la question sur la réalité du consentement dans ce type de situation. De plus, cette technique consiste à greffer des cellules recueillies de plusieurs embryons. Si les problèmes de rejet on été écartés, nul ne sait quel est le devenir de ces cellules. Vont-elles se développer en cellules névraxiques ou tout autre type de cellules ? Vont-elles se multiplier de façon exubérante ? Peuvent-elles se transformer en cellules tumorales ? Enfin, si l’on pousse le raisonnement à l’extrême, à savoir si ces cellules se transforment en cellules neurales, peuvent-elles inter agir avec les facultés mentales, intellectuelles voire altérer la personne du receveur, en prendre possession ?