Stimulation cérébrale profonde dans le traitement de la maladie de Parkinson

, par  Michel Lefranc , popularité : 2%

*e. Deuxième étape opératoire

Ce temps consiste à relier les deux électrodes tunellisées sous le scalp et la peau au pacemaker par l’intermédiaire d’un prolongateur.

Si le patient est opéré sous anesthésie générale, ce temps peut être fait immédiatement à la suite de l’implantation des électrodes. Lorsque le patient a été opéré éveillé, l’acte opératoire sera réalisé quelques jours après le premier temps.

L’opération se fait sous anesthésie générale. Le patient est en décubitus dorsal tête latéro déviée vers la droite fixée sur têtière en fer à cheval ou simplement posée sur un rond de tête. On fera attention à dégager le pavillon de l’oreille et de mettre le rachis cervical en discrète extension afin de faciliter la tunnélisation.
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Installation du patient pour le second temps.

Dans un premier temps on réalise une poche sous claviculaire de taille suffisante pour y implanter le boîtier de stimulation (neuro-pacemaker). Il est à noter que l’on peut réaliser la poche également dans la région abdominale. On réalisera la poche le plus souvent à droite en France (pour diminuer les risques de compression/frottements par la ceinture de sécurité en voiture) mais il est possible de positionner cette poche à droite ou gauche selon les désirs du patient et ou ses activités sportives (chasse, tirs…).

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Poche sous claviculaire de taille suffisante pour recevoir le neuropacemaker

Puis est réalisée une contre incision rétro et supra auriculaire en regard du lieu où avaient été tunnélisées les électrodes à la fin du premier temps. Le chirurgien retrouve alors les deux électrodes définitives. On réalisera alors la tunnélisation des deux connecteurs. Ces derniers permettent aux électrodes d’être reliées au neuropacemaker.

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Mise en place et connections des deux électrodes aux connecteurs puis les connecteurs au neuropacemaker.

On réalisera ensuite l’implantation définitive du pacemaker et la fixation de celui-ci à l’aponévrose sur pectorale. On fermera en deux plans (vicryl® à résorption lente 2.0 pour la sous peau et Ethilon® 2.0 pour la peau) l’ensemble des cicatrices.
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Le patient bénéficiera dans les suites, comme tout crâne, d’une surveillance de 24h en soins intensifs (réanimation Neurochirurgicale). On reprendra l’ensemble des médications anti parkinsoniennes le soir même.

Après le second temps, le patient est levé dès le lendemain du bloc opératoire et bénéficie de la poursuite de la prise en charge. La surveillance post opératoire immédiate servira à surveiller des complications éventuelles. L’examen clinique servira à détecter d’éventuelles dégradations neurologiques ; une surveillance des cicatrices stricte sera réalisée pour dépister tout problème infectieux post opératoire. Il bénéficiera de pansements secs après soins à la Bétadine® tous les 48h ainsi que d’une kinésithérapie de mobilisation.

*g. Critères requis pour s’assurer de la réalisation effective de l’acte (clinique, imagerie)

Le bon fonctionnement du montage est vérifié par une mesure des impédances de chaque plot (entre 500 et 2000 ohms), l’absence d’effets indésirables à des seuils de stimulations bas (<3 Volts) et l’apparition d’un effet clinique sur la symptomatologie lors de la stimulation. Enfin, on s’assurera également du bon positionnement des électrodes au sein de la structure ciblée à l’aide d’une imagerie 3D post opératoire (recalée si besoin au planning pré opératoire)Citation.

Ces 3 éléments (électrique - clinique - imagerie) signeront la réalisation effective de l’acte opératoire.