Annonce d’une tumeur cérébrale chez l’adulte

** Le rôle de l’infirmière lors de l’annonce

L’entretien est centré sur la reformulation de l’annonce, le soutien psychologique et des explications sur l’organisation pratique de la suite de la prise en charge.
Dans le cadre du DA, la consultation infirmière est réalisée sur prescription médicale. L’infirmière peut rencontrer le patient à différents moments. Tout d’abord, ce peut être au cours de la période d’hospitalisation qui est anxiogène du fait de l’annonce d’une tumeur et d’une intervention chirurgicale au niveau du cerveau. Cette période constitue un point de départ pour l’accompagnement du patient et de sa famille. L’infirmière agit avec la perspective de « prendre soin » (28). En allant à la rencontre du patient, elle cherche à instaurer une relation de confiance. Tout au long de ce parcours de soin, elle fait preuve d’écoute, de chaleur, de disponibilité, de simplicité, d’humilité, d’authenticité, et parfois, selon les cas, d’humour, de douceur et de compassion. C’est en se centrant sur ce que le patient exprime, que l’infirmière adapte ses propos et son aide : elle peut faire intervenir l’assistante sociale ou la psychologue si elle le juge opportun. L’infirmière peut ainsi réexpliquer les propos du médecin au patient, répondre à des interrogations diverses et les reformuler avec lui, mais aussi rencontrer la famille qui a besoin d’informations et de soutien.
Après l’intervention chirurgicale, une autre consultation infirmière peut avoir lieu afin d’évaluer l’état physique et psychologique du patient, ses besoins. L’infirmière assure ainsi un suivi tout au long de la prise en charge du patient. En fonction des éléments recueillis au fur et à mesure des rencontres, elle prépare avec le patient, et sa famille, la sortie de l’hôpital et la consultation médicale d’annonce diagnostique. Elle l’encourage à venir accompagné. Le retour à domicile est privilégié mais n’est pas toujours possible ; une convalescence peut être envisagée.
L’infirmière est présente lors de la consultation médicale d’annonce diagnostique. Cette annonce a généralement lieu en consultation externe, lorsque les résultats anatomopathologiques sont connus, 10 à 15 jours après l’intervention. Malgré toutes les précautions de formes qui peuvent être prises par le neurochirurgien pour annoncer le cancer, et même si le patient y est souvent préparé, cette annonce sera toujours vécue comme violente et potentiellement traumatisante pour le patient et ses proches (30 ;31 ;47), l’annonce étant une réalité inadmissible au sens propre (53). L’annonce du cancer, alors que le déficit neurologique a pu, dans certains cas, disparaître grâce à la chirurgie, est un deuxième choc pour eux. C’est l’addition d’un handicap et d’une maladie incurable. L’infirmière, si elle est présente lors de l’annonce médicale, entend les propos du médecin et les échanges entre le médecin, le patient et sa famille, avant de recevoir le patient et sa famille dans un autre bureau. Par son écoute active et son empathie, l’infirmière permet au patient et à ses proches d’exprimer leurs émotions, de poser des questions, d’échanger autour de certains thèmes non abordés avec le médecin. Cette consultation permet de compléter, dans un second temps, l’information donnée par le médecin mais également de parler du parcours de soin que vont devoir vivre le patient et sa famille.
Cette consultation infirmière a également pour objectifs d’informer le patient sur les démarches administratives à suivre (affection longue durée…), sur le déroulement des soins en oncologie et sur le suivi par l’équipe d’annonce dans l’établissement où aura lieu le traitement complémentaire. L’infirmière conseille et guide le patient, en l’encourageant à préparer les consultations à venir, accompagné par un proche. C’est grâce à son expérience en neuro-oncologie et en communication, qu’elle peut être efficace et experte sur la prise en compte des besoins globaux du patient. Mais c’est, avant tout, la rencontre avec le patient qui lui enseigne sa pratique soignante et qui la fait évoluer, car l’infirmière, comme le médecin, doit s’adapter constamment au rythme du patient.