Glioblastomes

, par  Fabien ALMAIRAC, Philippe Paquis , popularité : 4%

X. La Réunion de Concertation Pluridisciplinaire (RCP), le dispositif d’annonce, et le parcours de soins en cancérologie (DAPS)

Le plan cancer 2003-2007 a eu pour objectif de mettre en place les RCP (mesure 31) et le dispositif d’annonce du cancer (mesure 40) [92].
- la RCP de neuro-oncologie réunit tous les professionnels concernés (neurochirurgiens, neuro-oncologues et/ou, oncologues médicaux, radiothérapeutes, neuroradiologues, neuropathologistes, généticiens...) de façon périodique mais régulière (ex : 1/semaine). L’objectif est d’analyser les dossiers des patients et de définir les indications thérapeutiques en se rapportant à un référentiel de prise en charge, régional ou national. Ce référentiel est basé sur les recommandations des sociétés savantes (ex : http://www.anocef.org/download.php?modele=anocef_referentiels) et doit être validé par le groupe constituant la RCP. L’ensemble des avis est formalisé par l’élaboration d’une fiche individuelle de RCP qui propose la démarche diagnostique ou thérapeutique. Cette fiche est systématiquement adressée au médecin traitant référent du patient. Dans le cadre de la neuro-oncologie, il faudrait en principe analyser le dossier à plusieurs reprises : une première fois pour définir l’indication chirurgicale (biopsie vs. exérèse, ou abstention thérapeutique), une 2ème fois après confirmation histologique pour définir le programme thérapeutique, et pour tous les événements significatifs ultérieurs (récidive, poursuite évolutive, effets secondaires graves, etc...). En pratique, et du fait de certaines situations d’urgence, de nombreux patients sont opérés sans passer par la RCP.
- le DAPS repose sur 2 grands principes : i) l’information adaptée au patient. Tout patient atteint d’un cancer doit pouvoir bénéficier, au début de sa maladie, et/ou en cas de récidive, d’un dispositif d’annonce organisé. Tout établissement traitant des patients pour un cancer doivent mettre en place ce dispositif. ii) la coordination interprofessionnelle et la communication relationnelle avec le patient et ses proches. Le plan cancer 2009-2013 a renforcé le dispositif d’annonce et avait pour objectif de personnaliser la prise en charge du malade (parcours personnalisé de soins) et de renforcer le rôle du médecin traitant.

XI. Consultation d’oncogénétique

Bien que rares, les syndromes de susceptibilité héréditaire aux cancers et en particulier aux glioblastomes doivent être connus du clinicien pour pouvoir les dépister (cf infra). Ils peuvent être évoqués devant une présentation tumorale « atypique », une histoire personnelle évocatrice, ou des antécédents chez des apparentés du 1° et 2° degré de cancers ou de maladie génétique [4]. Une consultation spécialisée d’oncogénétique doit être proposée au patient dès lors qu’une susceptibilité héréditaire aux tumeurs est suspectée.
_Les intérêts d’une prise en charge oncogénétique sont multiples : pour le patient puisque l’histoire naturelle de ces tumeurs peut être différente de celles apparaissant de façon sporadiques, pouvant influencer la nature de l’information apportée, les choix thérapeutiques, le suivi et le dépistage d’autres cancers associés ; pour évaluer le risque d’atteinte chez les apparentés et le risque de transmission à la descendance par le conseil génétique ; à titre scientifique afin de mieux documenter et comprendre l’implication de certains gènes et les conséquences de leur mutation dans la gliomagénèse.