Cartographie cérébrale fonctionnelle par stimulation électrique directe cortico-sous-corticale per-opératoire

, par  Hugues DUFFAU, Illyess ZEMMOURA , popularité : 9%

Faux négatifs :
On définit comme faux négatif une région pour laquelle l’exérèse chirurgicale a provoqué un déficit neurologique permanent pour le malade alors que la stimulation électrique de cette région n’avait pas provoqué de déficit per-opératoire.
• Une première cause possible est une intensité de stimulation inférieure au seuil du malade. Pour éviter cet écueil, il faudra veiller à ce que l’intensité de stimulation soit suffisante (cf. supra), à ce que la période de stimulation ne soit pas trop courte (2 à 4 secondes pour les épreuves cognitives), et à ce qu’il n’y ait pas trop de liquide cérébro-spinal sur le site de stimulation (la résistance du LCS étant 4 et 8 fois supérieure à celles, respectivement, de la substance grise et de la substance blanche (13, 25).
• Une autre cause possible de faux négatif est la stimulation durant la période réfractaire d’une post-décharge. Ne pas dépasser le seuil minimal d’intensité de stimulation permet de limiter le risque de survenue d’une post-décharge, et stimuler plusieurs fois la même région pour la même tâche cognitive lors de la cartographie permet de diminuer la probabilité de stimuler en période réfractaire.
• Il a été démontré qu’une mauvaise synchronisation entre la stimulation et la mise en route du processus cognitif testé peut conduire à un faux négatif (1). En effet, si la stimulation est effectuée après la présentation de l’épreuve, si le malade a pu traiter l’information avant la stimulation. Il y aura alors un faux négatif. Il est donc recommandé, pour obtenir une bonne synchronisation, que le chirurgien stimule à partir du signal sonore annonçant une nouvelle figure, paramètre qui peut être défini lors de la réalisation de la présentation Powerpoint par l’orthophoniste (par exemple lors de la réalisation de l’épreuve de dénomination DO 80). Généralement, le signal sonore est réglé 0,5 seconde avant l’apparition de la figure.
• Enfin, un faux négatif peut être le résultat d’une tâche orthophonique ou neuro-psychologique inadaptée à la région corticale stimulée (6, 33), d’où l’importance d’un bilan préopératoire extensif et d’une adaptation individuelle, pour chaque malade, de la batterie de tests per-opératoires à ce bilan.