Cartographie cérébrale fonctionnelle par stimulation électrique directe cortico-sous-corticale per-opératoire

, par  Hugues DUFFAU, Illyess ZEMMOURA , popularité : 6%

V.4.3. Stimulation cérébrale durant l’exérèse
À partir des connaissances anatomiques vasculaires et de la connectivité sous-corticale, le déroulement de l’exérèse chirurgicale est adapté à la cartographie corticale réalisée en début d’intervention. La technique chirurgicale sera discutée plus en détail dans le chapitre "Technique chirurgicale : tumeur gliale".
Durant l’exérèse, le malade continue les tests cognitifs qui doivent être adaptés à la demande du chirurgien, en fonction de la région dans laquelle il travaille. La réalisation d’une double tâche motrice et langagière (réalisation d’une flexion/extension du coude tout en ouvrant et fermant le poing et dans le même temps d’une tâche langagière) est alors recommandée car elle n’est pas "complexe" mais demande le maintien d’une attention soutenue, ce qui permet de tester la capacité de concentration du malade et son état de fatigue durant le geste d’exérèse.
Lors de la dissection profonde au sein de la substance blanche, il est possible de stimuler à nouveau :
-  soit lorsqu’anatomiquement le chirurgien pense arriver au contact d’un faisceau indispensable à la fonction à préserver,
-  soit lorsque la dissection avec le dissecteur à ultrasons provoque un déficit transitoire.
La stimulation peut alors s’effectuer à la même intensité que lors de la stimulation corticale. Pour augmenter la sensibilité de la stimulation, il est possible d’augmenter l’intensité de 2 mA, ce qui augmentera la diffusion du courant électrique autours de l’électrode sans provoquer de crise convulsive. Dans ce cas, il faudra bien évidemment faire très attention à ne pas entrer au contact du cortex car le risque de provoquer une crise convulsive est alors majeur.
La poursuite des tests par le malade étant éprouvante physiquement, le geste ne pourra classiquement pas dépasser 1h30 à 2h00. C’est une donnée importante à intégrer dans le planning de l’acte chirurgical.